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Automobile : le marché du diesel en pleine mutation

Le 10 oct. 2017 - Le Républicain Lorrain
Automobile : le marché du diesel en pleine mutation

Les ventes de voitures diesel sont-elles en chute libre ou pas ? Tout dépend des modèles choisis, répondent les concessionnaires.
Une chose est sûre : le comportement des consommateurs a changé.

Sûr, le diesel n’est guère à la fête ces derniers temps. Cette spécificité française, marque incontestable d’un savoir-faire encouragé par l’Etat – les bonus écologiques existaient il y a encore sept ans –, devient presque honteuse. Les concessionnaires ne s’en cachent pas, le marché des véhicules diesel chute. Incontestable.

DOSSIER

Mais le recul n’est pas uniforme. Car, avant de jeter aux orties cette motorisation jusqu’il y a peu plébiscitée, les automobilistes posent beaucoup de questions.

Le dieselgate est passé par là, même si les constructeurs rappellent à l’envi qu’ils n’ont pas triché sur les données de NOx et CO2 rejetés. Ils auraient juste profité d’une faille de la réglementation qui ne les obligeait pas à des prises de mesures en conditions réelles. Reste que le scandale a stigmatisé les constructeurs, à commencer par Volkswagen par qui tout a débuté. La confiance des consommateurs s’en est retrouvée ébranlée, la question de la pollution aux particules fines réactivée. Si on ajoute la volonté gouvernementale de niveler prix du diesel et de l’essence d’ici peu, tout le monde y réfléchit à deux fois.

Tendance inversée

« Les clients posent beaucoup plus de questions, explique un concessionnaire de la région messine. Ils sont plus pointus sur leurs choix et veulent acheter une voiture qui correspond à leurs besoins. »

Le dialogue s’est donc instauré entre vendeurs et consommateurs. On ne parle plus seulement performance ou confort mais usages. « On ne cherche pas à vendre plus ou moins de diesel, assure Martial Pidolle, président du Conseil national des professions de l’automobile – CNPA – en Moselle. Par contre, nous demandons aux vendeurs de proposer le véhicule adapté aux besoins du client : première ou deuxième voiture, familiale ou pas, utilisation urbaine ou routière, kilométrage annuel, modularité de l’habitacle, etc. » Un dialogue récent.

Quant aux constructeurs, ils ont, sur certains segments, anticipé les choix des automobilistes.

« Les dernières générations de Peugeot 108 et Citroën C1 ne sont proposées qu’en moteur essence, poursuit Martial Pidolle. Concernant les petites citadines, le diesel tend à disparaître. La plupart des constructeurs ne proposent plus de motorisation diesel dans ces catégories. »

Pour les petites berlines – compactes, dit-on – ou petits SUV, les habitudes se sont carrément inversées. Désormais, les ventes des motorisations essence ont dépassé celles du diesel. Un phénomène récent.

Par contre, Martial Pidolle en est convaincu, « il restera toujours une partie non compressible de clients qui font beaucoup de kilomètres. Que ce soit pour motif professionnel ou personnel. Ceux-là préféreront toujours le diesel. » Un carburant – pour l’instant – moins cher, pour un moteur moins gourmand et plus puissant. Ainsi, le diesel demeurera majoritaire pour les utilitaires, expliquent les professionnels.

Mais monospaces, SUV et grandes routières conservent aussi la solution gazole. « Dans cette catégorie, confirme le président du CNPA Moselle, le diesel reste largement majoritaire avec plus de 80 % du marché. Un pourcentage qui n’a que très peu varié ces dernières années. »

Côté occasion, paradoxalement, le diesel reste à un bon niveau de vente. « Nous ne constatons pas les mêmes attentes sur ce marché », observe Martial Pidolle.

 

Source : Le Républicain Lorrain

Photo : Pascal BROCARD