CAR Avenue devient importateur d'Evum Motors en France et en Belgique

Le 18 sept. 2024 - Journal de l'Auto
CAR Avenue devient importateur d'Evum Motors en France et en Belgique

Par Christophe Bourgeois

Le distributeur lorrain, qui officie dans quatre pays européens, va distribuer la marque allemande de petits utilitaires électriques, Evum Motors, en France et en Belgique. Une activité inédite pour Car Avenue qui cherche à se diversifier pour moins dépendre de la vente de véhicules neufs.

Le monde de la distribution automobile est en pleine réflexion et cherche à se diversifier tous azimut. "Notre chiffre d'affaires dépend trop de la vente de véhicules neufs", indique en préambule Amaury de Bourmont, directeur général du groupe CAR Avenue.

C'est pourquoi le groupe, dont l'activité s'étend sur quatre pays (France, Belgique, Luxembourg et Suisse), se lance dans une nouvelle activité : celle d'importateur de véhicules.

Car Avenue devient en effet importateur officiel d'Evum Motors, marque allemande de petits utilitaires électriques pour les marchés français et belge dans un premier temps, puis probablement luxembourgeois dans un deuxième temps.

Cofondé par Martin Šoltés, Evum Motors est né en 2017. Il produit un petit utilitaire 100 % électrique, l'aCar, homologué N1 et disponible avec plusieurs carrosseries (benne, box, plateau et châssis long). En 2023, le constructeur, basé à Munich et qui produit ses véhicules dans la même ville, a réalisé un chiffre d'affaires de 17,7 millions d'euros.

 

Evum Motors produit l'aCar, un petit utilitaire électrique 4x4. ©Le Journal de l'Automobile

 

Produit en Allemagne

 

Sur cette période, Evem Motors a produit 950 véhicules, dont 930 ont été commercialisés, et emploie 110 collaborateurs. La marque est présente en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Pologne et en République tchèque. "Nous recherchions un importateur en France, car nous estimons que votre pays sera le plus grand marché pour nos produits", a présenté Martin Šoltés, qui prévoit de lancer également sa marque dans les pays scandinaves et au Royaume-Uni en 2025.

 

Amaury de Bourmont, directeur général de CAR Avenue, et Martin Šoltés, cofondateur d'Evum Motors, lors de la signature symbolique des 25 premiers véhicules achetés. ©Le Journal de l'Automobile

 

"La genèse de ce projet a été initiée par Vincent Cobée, qui est président du conseil d'administration d'Evum Motors, rappelle Amaury de Bourmont. De notre côté, nous cherchions à nous développer, non pas comme distributeur d'une autre marque, mais comme importateur. Nous avons rencontré les équipes d'Evum Motors, essayé le produit qui nous a tout de suite plu, car outre sa qualité de fabrication, il nous permet de proposer à nos clients un produit jusqu'à présent non disponible dans notre portefeuille."

 

Une dizaine de distributeurs en France

 

D'ici fin 2024, CAR Avenue prévoit de nommer dix distributeurs pour la France et un ou deux en Belgique, dans le cadre d'un contrat de distributeur-réparateur classique. "Dans un premier temps, nous visons des distributeurs automobiles, mais nous pourrions également travailler avec des acteurs du machinisme agricole, voire de la jardinerie", présente Pierre de Chevron Villette, directeur du développement au sein de CAR Avenue.

Le groupe recherche également des partenariats plus larges, notamment auprès des centrales d'achat. "Nous estimons un potentiel d'une centaine de véhicules par partenaire avec une force commerciale dédiée", indique Pierre de Chevron Villette. D'ici trois ans, CAR Avenue vise 1 500 véhicules en France et au Belux.

 

Importateur et distributeur

 

Outre sa qualité d'importateur, CAR Avenue sera également distributeur pour le Grand Est. "Nous aurons un showroom à Lesménils (54), dans notre centre CAR Avenue Services, mais nous exposerons des véhicules dans les différentes concessions de notre territoire", précise Amaury de Bourmont.

Le groupe estime que cette activité a un potentiel important, notamment dans les Vosges ou dans la Meuse, riches en zones forestières. De son côté, l'agglomération de Metz (57) serait déjà intéressée.

Pour faire connaître la marque, CAR Avenue va fortement investir dans les salons BtoB dédiés, comme Flotauto à Lyon (69), Agrimax et Urbast à Metz et celui des maires et des collectivités locales à Versailles (78).

 

CAR Avenue prévoit d'écouler 1 500 véhicules d'ici trois ans. ©Le Journal de l'Automobile

 

Ville et campagne

 

L'aCAR dispose d'une charge utile jusqu'à 1 100 kg, de quatre roues motrices dues à ses deux moteurs électriques d'une puissance totale de 20 kW et affiche une autonomie de 120 km, "parfaitement adaptée pour l'usage qu'il en sera fait", précise Stéphane Rousselle, directeur commercial de la marque.

Il est destiné aux agglomérations (services techniques, voirie, etc.) qui représenteront 50 % des ventes ainsi qu'aux activités agricoles, viticoles, forestières (30 % des ventes), mais également à la logistique du dernier kilomètre, au monde des loisirs (parcs d'attractions, centres de vacances) ou dans les zones portuaires et aéroportuaires. Il sera commercialisé à partir de 32 990 euros.

 

Réduire le poids du VN

 

Importer une marque s'inscrit clairement dans la stratégie du groupe CAR Avenue de se diversifier. "Importer Evum Motors va nous permettre de découvrir un nouveau métier", indique Amaury de Bourmont.

En parallèle, le groupe a d'ambitieux projets sur le véhicule d'occasion et le service après-vente. Sur ce dernier sujet, il lancera prochainement un programme de fidélité dans le but de capter les propriétaires de véhicules de plus de trois ans dans les ateliers du groupe.

Il s'appuie également sur les services, avec notamment la franchise Jantes Alu Services ou la logistique qu'il a internalisée et qu'il a ouverte à l'extérieur. "Désormais, 40 % de notre activité se fait hors groupe", précise Amaury de Bourmont.

Quant à la croissance externe, qui a permis au groupe de figurer en 2023 à la 35e place des distributeurs européens, Amaury de Bourmont prévoit de ralentir. "Nous allons faire une pause sur le sujet, déclare-t-il, sans pour autant s'interdire quoi que ce soit. Mais si nous y allons, cela sera pour des affaires de plusieurs centaines de millions d'euros afin de créer un pôle et des synergies." En ligne de mire, de possibles acquisitions en Allemagne. "Nous sommes sur des projets, mais rien de concret pour l'instant", confie-t-il.

Le Journal de l'Auto - 18/09/2024