Covid-19 : L’interview de Pascal Driant, directeur de CAR Avenue Luxembourg
Avant cette crise, l’année 2020 s’annonçait déjà mouvementée du côté de CAR Avenue Luxembourg. En août, le déménagement vers la nouvelle concession à Leudelange devait avoir lieu. Pour rappel, celle-ci regroupera les concessions de La Cloche d’Or (Citroën et DS) et celle d’Etoile Rodenbourg Garages de Strassen (Peugeot et Kia). Une localisation stratégique, à proximité immédiate de la zone de La Cloche d’Or en plein développement. Mais avec ce Covid-19, il faudra sans doute attendre le mois d’octobre pour en profiter. À l’heure actuelle, l’objectif est de surmonter cette crise…
l2f : Quels impacts a laissé la crise Covid-19 sur votre activité ?
Pascal Driant : Une chute de 90 % de l’activité ! Comme tous les concessionnaires, nous avons subi de plein fouet cette crise. Tous les départements de nos concessions ont été touchés. Au niveau commercial, sur cette période du confinement, nous avons constaté une baisse de 80 % des ventes ! À la suite de l’Autofestival, nous devions assurer énormément de livraisons de véhicules neufs et d’occasion, nos clients ont dû s’armer de patience. En ce concerne les réparations urgentes, pour les services de secours notamment, nous avons laissé les sites de Foetz et de Strassen ouverts.
l2f : Quelles mesures avez-vous prises pour faire face ?
Pascal Driant : Pour ces réparations par exemple, toutes les règles d’hygiène ont été respectées depuis le début de la crise. Nous désinfections le véhicule dès sa réception. Avant de le réparer, nous attendions 24h ! Evidemment, cette situation a engendré des problèmes logistiques et des coûts importants mais, nous n’avions pas le choix. Du côté de la vente, nous avons vu la force du digital, un outil sur lequel nos investissements vont se renforcer dans les années à venir afin de suivre l’évolution du secteur automobile. Un vrai outil d’avenir.
l2f : Dans quelles conditions se déroule le redémarrage de vos activités ?
Pascal Driant : Audébut, ce n’était pas la ruée dans nos showrooms. Les clients ont hésité à venir nous rendre visite. Les salariés eux, avaient l’appréhension du retour et la crainte de tomber malade. Toutefois, nous avons pris toutes les précautions au niveau sanitaire pour protéger nos clients et nos salariés : des panneaux en plexiglas sur l’ensemble des bureaux, du gel hydroalcoolique et des masques à disposition, etc. Afin de respecter au mieux les distances de sécurité, nous avons procédé à l’affichage d’identifications au sol afin de permettre aux clients de se rendre directement au bon service. Lors de cette reprise, 50 % des vendeurs fleet ont recommencé. Tout doucement, les sociétés nous ont sollicité pour des offres. Pour les essais de véhicules, nous avons bien en place une procédure : les véhicules étaient bien sûr désinfectés, deux personnes maximum dans l’habitacle, le vendeur à l’arrière de la voiture. Au début du déconfinement, le service après-vente a repris avec 70% de l’effectif. Il faut dire qu’au niveau de la carrosserie, il n’y a pas eu énormément de travail puisque beaucoup de clients n’ont pas roulé pendant deux mois.
l2f : Quels sont les plus gros challenges rencontrés lors de ce redémarrage ?
Pascal Driant : Notre objectif principal, c’était de reprendre notre activité en toute sécurité pour éviter que nos clients et nos salariés ne tombent malades. Ensuite, nous avons mis les bouchés doubles pour livrer les 1000 véhicules commandés durant l’Autofestival ! Nous devions également anticiper un deuxième confinement. Toute notre équipe administrative et commerciale a donc été équipée d’ordinateurs portables pour permettre le télétravail. Un autre grand défi chez CAR Avenue Luxembourg, c’était de bien accueillir une nouvelle marque : Mitsubishi. À Alzingen, nous sommes en effet devenus le vendeur exclusif de ‘Mitsu’ depuis le mois de mai.
l2f : Quels changements/opportunités à long terme pensez-vous que cette crise pourra provoquer dans votre secteur du court terme et de la mobilité ?
Pascal Driant : Chez nous en tout cas,la grande révolution sera de travailler davantage avec les outils digitaux. Il faudra véritablement modifier sa méthode de travail en s’adaptant aux changements de comportements des clients et des prospects. D’une manière générale, je pense qu’à la suite de cette crise, les gens vont avoir des réticences à prendre les transports en commun. La conséquence sera pour moi le développement de la mobilité électrique : voitures, scooters, trottinettes, ou encore vélos.
Source : link2fleet