Grand Est : 24 apprentis de l’entreprise CAR Avenue ont été diplômés
Eva Zumstein, 18 ans, passe la porte d’entrée de l’entrepôt de Car Avenue à 18 h pétantes. Venue à Lesménils (54) pour l’occasion, la jeune alsacienne arbore un air sérieux qui cache un semblant de timidité. Et pour cause : dans quelques minutes, elle grimpera sur l’estrade qui domine la petite centaine de personnes réunies ce soir pour la remise de diplômes de 24 apprentis de l’entreprise. Sa mère, tout sourire, pose un regard fier sur sa fille, qui sort major de sa promotion d’apprentis, avec plus de 16 de moyenne.
Pourtant ce n’est pas toujours évident d’être une apprentie dans le milieu automobile. Pour s’imposer dans ce monde encore très masculin, la jeune femme a dû redoubler d’effort et de pugnacité. « Aujourd’hui, c’est une sorte de revanche que je prends en sortant major de la promotion. Ça prouve que les filles peuvent très bien réussir dans les métiers manuels, que ce n’est plus réservé aux hommes. » Au moment de l’appeler sur scène, Claude Notter, directrice des ressources humaines du groupe, a la voix émue. « C’est une des premières apprenties qu’on a engagée » avouera-t-elle à la suite de la cérémonie. « Ce soir, on est tous très fiers d’elle. »
Implanté sur l’ensemble du Grand Est, jusqu’au Luxembourg et à la Wallonie, Car Avenue a dépassé le milliard de chiffre d’affaires, et est un acteur important de la région. Ce succès, le groupe l’a en partie construit grâce à son investissement dans l’apprentissage.
Cette année, grâce à son étroite collaboration avec les CFA de la région, l’entreprise accueille 129 apprentis, ce qui représente 8 % de ses effectifs totaux.
Une voie royale
Lors de la cérémonie, le président du groupe Stéphane Bailly a insisté sur les perspectives d’évolution qu’ont les apprentis au sein du groupe. « De nombreux cadres de notre entreprise ont commencé comme vous, en tant qu’apprentis ou alternants. Vous pouvez grimper les échelons dès à présent, et j’espère sincèrement que vous le ferez. »
Depuis plusieurs années, l’industrie automobile dans son ensemble peine à recruter de la main-d’œuvre qualifiée. La faute à une méconnaissance du domaine automobile, et à des préjugés encore coriaces, selon Virginie de Pierrepont, présidente de l’Association nationale pour la formation automobile (ANFA), présente ce soir : « C’est un domaine qui a changé, et qui propose beaucoup de postes différents. Il faut encourager les jeunes à découvrir toutes les possibilités qu’offre cette branche de métier. »